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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 22:03

Bonjour Ariel Ondoua, on rompt la glace de suite et tu te présentes à nos internautes ?

moi ariel

Ariel Ondoua Betti, 26 ans Conseiller marketing, interprète et  traducteur indépendant, expert en arts martiaux et conseiller de la Fédération Tunisienne de wushu Kung fu depuis bientôt 4mois.

 

Je ne vais pas tourner autour du pot : comment devient-on maitre d’arts martiaux, et pourquoi ?

 

A vrai dire, chaque vocation a son histoire personnelle. Honnêtement, quand j’ai commencé les arts martiaux, c’était sans grande prétention, je n’aurai jamais pensé qu’un jour j’aurai pu parvenir jusqu’au niveau ou je suis aujourd’hui voire même jusqu’à l’enseignement. Je m’entrainais parce que je trouvais ça cool et amusant. En plus je suis entré dans les arts martiaux  presque par accident.

 

Que voulez-vous dire par accident ?

 

Il faut avouer qu’à l’époque j’étais assez candide et placide. A la suite d’un compétition provincial de philosophie à la suite de laquelle j’avais été lauréat, l’un des correcteurs (qui apparemment était graphologue) avait laissé le commentaire suivant sur ma copie : « Prière que la nonchalence qui ressort de  votre écriture ne soit point révélatrice de la torpeur qui caractérise tout votre etre ».

Pour ma mère, c’était de trop ! Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Elle appela immédiatement mon père qui pourtant était en voyage afin qu’il rentre rapidement pour prendre une décision (comme quoi les parents ont toujours le dont de dramatiser). Il fut décidé dès  son retour que je commencerai les arts martiaux. N’ayant pas trouvé l’aikido, j’ai commencé par l’aikijutsu dans un club (temple) assez particulier et c’est comme cela que l’aventure a commencée.fly-copie-1.jpg

 

Etais-ce facile ?

 

Pour être honnête non, le maitre était assez exigent et n’étant pas exceptionnellement doué dès le départ, car n’ayant pas pratiqué d’arts martiaux auparavant, c’était assez difficile surtout quand je suis entré dans la section kung fu (dans le club, le kung fu était destiné à des gens ayant des prédispositions et une volonté de fer, c’était une sorte d’élite). Au début, je trouvais l’aikijutsu assez aisé et je progressais assez vite, mais les débuts au kung fu furent assez éprouvant je me souviens encore de la douleur que j’ai ressenti pendant ma première séance de kung fu qui avait pourtant duré 30mn!(j’ai eu mal dans tout mon corps pendant une semaine).

Donc, pour moi ça a été assez long pour vraiment entrer  dans le kung fu, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. En plus je garde toujours en tete une comparaison que mon Maitre faisait entre l’aikijutsu et le kung -fu. jcIl disait : « l’aikijutsu est facile à apprendre, mais difficile à maitriser ; par contre, le kung-fu est difficile à apprendre, mais facile à maitriser ».

 

Comment avez-vous commencé à enseigner les arts martiaux?

Un peu comme j’y suis entré, c'est-à-dire à tout hasard (rires). En fait quand je suis entré à l’université (qui était une université d’élite pour toute l’Afrique Centrale) j’occupais le statut de résident interne sur le campus or ladite université se trouvais très loin de mon club d’origine. Ne pouvant plus pratiquer avec mon maitre pendant la période des classes,  je m’entrainais personnellement très tôt les matins et très tard dans la nuit à l’insu des étudiants et des gardiens de l’université. Seulement un jour mes voisins de palier en entrant dans ma chambre tombèrent accidentellement sur mon diplôme de ceinture noire, ils me demandèrent alors de les entrainer. Ne voulant pas prendre le risque de devenir une sorte de curiosité sur le campus, je décidais de les entrainer dans notre salle de séjour en secret tout en leur faisant promettre de ne jamais en parler et de garder le secret sur mes compétences en arts martiaux. Malheureusement l’homme étant ce qu’il est, le secret fini par sortir très vite. En effet, lors d’un match de basket ou le public était surpris par l’efficacité de mes déplacements, et ou chacun commençais à s’interroger, l’un de mes élèves lança : « En fait c’est parce ce que c’est un maitre en arts martiaux ! ».

Tous mes projets académiques de départs ce sont écoulés sous ces mots. Et ma vie n’a plus jamais été pareil. La nouvelle c’est répandu comme une trainé de poudre sur le campus et tout le monde manifestait de l’intérêt pour la nouvelle curiosité du campus. Les gens sont venu me demander de les enseigner ouvertement et c’est comme ça que j’ai ouvert sur le campus un club qui devait être un détachement de  mon club de base. Et c’est comme cela que le rêve à commencer. Le premier cours fut le 08Novembre 2005.

 

Que représentait cette période universitaire pour vous ?

Oh, l’université a représenté énormément, c’est la période ou je me suis pour ainsi dit révélé à moi-même. J’ai exploré mon potentiel et découvert mes limites. Ce fut vraiment une période de bénédiction. C’est aussi la période ou j’ai le plus progressé dans les arts martiaux parce que je m’entrainais personnellement 2fois par jour et j’entrainais les autres aussi. Ce qui faisait en moyenne 3 à 4 fois par jour. J’avais une énergie débordante.  C’est aussi la période de ma vie ou j’ai découvert la norme. En effet, à force d’etre soit dans les sessions de formation, soit à l’école, soit au club ou à la maison. Je ne m’étais jamais réellement confronté aux autres. Surtout que je ne restais jamais écouter les commentaires arès les matchs ou mes prestations. Je ne pouvais donc pas savoir qu’une bonne partie des choses que je faisais sortais du commun comme : arrêter une balle à 3mètres au dessus du sol avec la boite du pied lors des matchs de foot, récupérer un ballon dans les airs quelque soit la direction de provenance, faire des roulades et des chutes sur du goudron sans avoir la moindre égratignure, ou faire plusieurs exercices physiques poussés sans transpirer…faut dire que j’avais une forme exceptionnelle à cette période ! Cela rendait aussi les premières séances difficiles car je ne comprenais pas l’incapacité des étudiants à suivre les exercices même les plus simples. J’ai été par la suite obligé de composer une version très light des entrainements de mon club d’origine, ça a été un succès.

Puis, on a vraiment commencé à être une famille, avec un esprit de groupe, l’université était vraiment comme un rêve, j'y ai fait mes premiers shows avec le club lors des soirées culturelles, ce qui fut un grand succès.xiaolong.jpgla-jet-set-kto.jpgImage001.jpg

 

 

Après pratiquement sept ans dans les arts martiaux, quel bilan fais-tu ?

 

Je dois avouer que je suis très fière de mon parcours en sept ans. Sept ans c’est très court, mais durant cette courte période, j’ai fait des bons de géants. J’ai beaucoup travaillé personnellement, j’ai rencontré plusieurs maitres de divers pays et reçut de leur enseignement.  J'ai eu des aventures incroyables. Je me suis aussi fait beaucoup d’amis, j’ai rencontré des gens formidables et d’une générosité incroyable ; pourtant,  j’ai aussi connu, la malice, l’hypocrisie de certains et la jalousie (mais cela ça fait partie du cœur de l’homme). Mais franchement, les arts martiaux c’est une école de vie qui m’a beaucoup apporté.

J'ai eu l'occasion d’être invité pour diriger des stages d’arts martiaux dans différents club dans différents pays. J'ai eu l'honneur d’organiser 02 grands galas retentissants d’arts martiaux au Cameroun en 2006 et 2007, j’ai reçu des distinctions honorifiques pour ma promotion des arts martiaux. Alors, même si c'est parfois dur, j'espère bien continuer sur cette voie encore un bon moment.

 

Tu tiens un blog sur overblog et un site web (Tu nous en avais déjà parlé dans une interview il y’a de cela quelques mois) Quel est l'intérêt pour toi de ces supports ?

 

Je garde toujours en tête un passage très important de la Bible qui dit : «Tout ce qui a été écrit a été écrit pour votre édification… » 

Mon blog c'est un peu comme un journal de bord, j'y partage mes expériences, les évènements qui me parlent, mes tournages, mes parutions presses et magazines, mes sorties DVD. J'y mets aussi beaucoup de photos aussi personnelles comme artistiques. Ce n’est pas de l’exhibitionnisme, d’ailleurs ceux qui me connaissent vraiment savent que je suis assez pudique, mais j’essaye de rester accessible parce que je sais que certaines personnes n’ont pas assez de courage pour faire le pas, alors je préfère briser la glace. Ça ne m’empêche pas d’être vrai dans les relations que j’entretiens avec tous et chacun. Le blog et le site sont de vrais supports médiatiques supplémentaires pour moi, on ne peut pas nier qu’ internet soit devenue indispensable de nos jours. Je suis un homme de mon temps, je communique avec les moyens des hommes de mon temps.

 

Quel genre de mail/commentaires reçois -tu ? Et ta réaction lorsque tu les découvres ?SAM 3777

Déjà je tiens à dire que je reçois beaucoup de mails et de commentaires,  les deux vont très souvent dans le même sens. Les mails sont plus des gens qui m’exposent leur problèmes, demande un coaching ou un parrainage. A tous ceux là, j’essaye d’etre le plus présent possible, surtout qu’il y’a des personnes qui sont des des situations de détresses réelles. Il y’a aussi les demandes professionnelles, ceux qui proposent des contrats de traduction ou qui sollicitent mes services comme interprète ou entraineur.  Je reçois aussi pas mal de demande de rencontre, soit de personnes qui viennent d’arriver en Tunisie et qui ont entendu parler de moi et qui voudraient que je facilite leur intégration(une forte majorité de chinois, de latinos et d’africains subsahériens), soit des personnes résidentes depuis longtemps et qui voudraient me rencontrer pour une raison ou une autre(intérêt culturel, affectif, curiosité…). Par contre, pour les commentaires c’est généralement des gens qui apprécient mes poèmes ou mes réflexions et qui tiennent à m’encourager, les commentaires sont toujours gentils et ça fait toujours plaisir. J’ai meme noué une certaine complicité avec certains de leurs auteurs, ce que j’appelerai la « douce complicité des ames ». J'ai en moyenne une soixantaine  de commentaires par mois, et parfois meme beaucoup plus vu que mon compte facebook est presque devenu un blog(rire). Là, ce sont des gens qui me suivent régulièrement, la plupart de mes posts suscitent  des commentaires  et je doit avouer que très souvent ils me touchent beaucoup. Je ne pensais pas que cela soit possible que des gens te suivent au quotidien, cela fait vraiment plaisir.

 

En dehors de l'aspect virtuel, comment sont les rapports entre ARIEL ONDOUA et les autres prtatiquants d’arts martiaux ?

Le plus souvent très bon, on est une vrai famille, on est vraiment content lorsqu'on se retrouve. Il y a beaucoup de respect entre nous et on déconne surtout pas mal ... Franchement je vois moins de méchanceté dans ce milieu que dans bien d'autres ...

 

Aimes -tu l’action  "comme dans les films d’arts martiaux", ou ce n’est  là qu’une parodie du  vrai visage des arts martiaux comme on t’endend souvent le dire ?

Un peu des deux ce qui me fait souvent sourire c’est la façon dont les deux monde s’influencent. En effet, de nos jours les salles se remplissent selon les derniers films à la mode(ong bak, true legend, ip man, flash point…) et on cours un risque grave, c’est d’entrainer des élèves piétons. Aujourd’hui il veux étudier les wing tsun, demain, l’homme ivre, après demain la mante réligieuse ou le ninjutsu. Je rigole toujours quand je vois un gamin l’air très convaincu qui me demande : «  tu connais le ninjutsu ? Je veux apprendre ça ! »; ou un autre qui la semaine dernière me dit : « eh Ariel, j’ai vu sur des photos que tu t’y connaissais en zuiquan(la boxe de l’homme ivre) je voudrais que tu m’apprennes ça. Pourtant le mec a encore des difficultés avec les bases du kung -fu. Donc quelque part, le cinéma trompe beaucoup de nos comptemporains.

D’un autre coté, il y’a aussi l’emergence de « vrais pratiquants d’arts martiaux »comme Donnie yeen, li lianjie(Jet LI), shenlong(Jachie Chan), Tony jaa, Sammo HUNG…qui essayent de véhiculer tant bien que mal les vrais valeurs des arts martiaux à un public souvent trop distrait par l’action. Honnetement, quand je vais dans une discothèque, j’évite de prendre des films d’actions, j’aime beaucoup les comédies black ou autres ou des films qui donnent à réfléchir(Unthinkable, butterfly effect, revolver, animatrix… ) c'est que les scènes des films d’actions sont un peu les même :pich, pich, pan, pan(il simile les gestes). Dans la vie, les choses  ne suivent pas forcement ce chemin là. Après tout, le cinéma c’est du cinéma, faut pas l’oublier!  

 

Maintenant concernant ta vie personnelle. Je suis impressionné de savoir que tu parles couramment 08 langues. Lorsque tu dois rencontrer une fille par  exemple,  est-il facile pour elle d'oublier qu’elle a un homme qui a plusieurs casquettes devant elle   et de ne pas lui sauter dessus en restant natuerelle ?

Haha(il éclate de rire) on me pose celle-là tout le temps. Je vais etre simple, généralement elles n’en   savent rien, meme dans le cadre de mes rencontres dans d’autres contextes. Je rencontre quelqu’un soit comme Ariel, soit comme coach de basket, soit comme pratiquant d’arts martiaux, soit comme un traducteur, soit simplement comme un mec sympa…Il est bien vrai que le moment le plus genant c’est quand le téléphone sonne et qu’on m’entend parler en chinois ou en portuguais…à ce moment la conversation prend une autre tournure que j’aime pas trop parce que les questions affluent, la curiosité s’accroit et la surprise …

Mais en règle générale, je suis assez discret par rapport à  ma vie. Les personnes sont le plus souvent au courant d’un aspect de ma personnalité. Rarement de tout. Par exemple je suis sortie avec une fille pendant deux ans sans qu’elle sache exactement combien de langues je parlais, une autre ignorait meme que je pratiquais les arts martiaux. Quand j’étais à l’université mes parents ignoraient que je donnais des cours de réligion. Mon premier maitre chinois avec qui j’étais très régulier ignorait que je pratiquais d’autres arts martiaux japonais les autres jours. En fait, j’ai appris à compartimenter les choses, cela n’a rien à voir avec de la schizophrénie ou de l’hypocrisie, il y’a une unité derrière tout ça, mais généralement si l’on présente tout cela à quelqu’un, il commence à avoir peur et ça fausse la relation.

 

 

Regardais -tu les films ou les séries d’actions dans ton enfance ?

Oui, beaucoup, mais j’ai beaucoup plus été marqué par  les films de ninja ou de moines de shaolin. Ou des séries cultes comme « RAVEN » ou « Kunf-fu » de David Caradine.

 

 

Enfin, un mec tel que toi avec tes expériences et ta culture  peut-il être séduit, par n’importe quelle femme ?

 

HAHA ! « Par n’importe qu’elle femme ? »Heureusement que si ! Souvent les filles se font de montagnes d’illusions et de préjugés sur ce qu’il faut faire pour plaire ou séduire. Pour me séduire, c’est très simple, il faut simplement rester soi-meme. Ce qui me plait le plus chez une fille c’est l’authenticité.

SAM 3684

 

TU as aussi connu beaucoup de difficultés et des moments difficiles, mais tu n’abandonnes jamais, d’où te viens cette force ?

la foi mon frère, la foi! à la fin il n'ya que ça de vrai; il n'ya que ça qui reste. Je crois en Dieu, je  crois en l'Homme, je crois qu'on est fait pour l'amour. Je ne suis pas naif,  je sais qu'on est faible, mais je crois aussi qu'on peut devenir meilleur.

 

Merci  pour cette interview.

Propos receuillis par M. Jeremy  Francisco Beattie.

 

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