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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 19:50

En me reveillant ce matin je me suis livré à une séance de gymnastique intellectuelle que je me propose de partager avec vous.

Il va de fait  que le passé, accompli et révolu, appartient de fait à l'ordre de la nécessité et, comme tel, reste immuable, irrévocable," même pour Dieu", en fait seulement en theorie car je pense que Dieu se définissant hors du temps et de l'espace, son action sur l'axe temporelle n'a pas de limite. Il n'en va pas de même en revanche pour le futur. C'est d'ailleurs à ce niveau que se situe, strictement, le problème. Si l'immense variété des possibles a depuis toujours offert un sujet privilégié à la réflexion sur la liberté humaine, personne n'a reussit à y mettre un point final.


G. d'Ockham, par exemple, compare la science divine(savoir divin) à un acte de vision. Grâce à cet acte, Dieu embrasse tout, y compris les « futurs contingents », ces futurs possibles nous posent des problèmes au vue , des hésitations de nos choix, de nos délibérations intérieures. Quelle place Dieu peut-il occuper dans ce clair-obscur de la conscience ? Pour certains theologiens,  Dieu doit être tenu pour responsable des antécédents de nos actes, qu'il a posé ce qui entraine qu'il soit légitimement capable,  d'en inférer les conséquents. Néanmoins, un obstacle quelconque, une circonstance particulière, que ne mentionne pas l'antécédent, peuvent faire que le conséquent se révèle faux, quand l'antécédent reste vrai. Si on généralise cette observation, Dieu se trouve, ainsi, placé devant un sous-ensemble, une véritable galaxie, déterminée par toutes les propositions conditionnelles, mais ouvrant sur les « futurs contingents » de la liberté. Plusieurs objections, d'ordre logique et ontologique, viennent heurter frontalement cette tentative moliniste de synthèse entre liberté et nécessité. Retenons celle-ci : un Être transcendant disposerait-il des moyens précis de connaissance de chaque essence individuelle - à supposer qu'un concept de cette dernière existe vraiment - et pourrait-il apercevoir, comme à travers un télescope, tous les « futura » et « futurabilia » susceptibles d'en découler, dévoilant, à l'infini, les énormes galaxies des mondes fictifs ou virtuels ? En outre Dieu verait-il en nous tel un prisme placé au soleil et dévoilant toutes ses ombres portés et propres? La seule issue envisageable pour les molinistes consisterait,  à limiter la connaissance divine aux essences générales, aux types possibles d'action. Les particularités, les modalités concrètes de cette dernière découlant de son actualisation dans des circonstances déterminées, échapperaient ainsi, à l'intuition divinatrice de Dieu.Toutes ces thèses pour préserver la liberté humaine, c'est ahurissant!!!

La solution de cet immense problème connaîtrait-elle un meilleur épilogue dans la perspective, plus classique et plus thomiste, d'un Dieu atemporel, affranchi des limites de l'espace et du temps ? Si on se le représente hors de la durée, ce qui est le futur, pour nous, devient le présent pour lui. Dans ces conditions, le problème ontologique de la détermination de l'avenir ne se pose plus. Une troisième voie se trouve, ainsi, ouverte : l'éternité divine reste nécessaire, mais son principe de transmission ne l'est pas. Autrement dit, ce qui constitue l'objet de la science divine se révèle contingent dans le temps. Ce qui est physiquement nécessaire cesse de l'être métaphysiquement. Voilà, avouons-le, une articulation conceptuelle bien délicate à appréhender.


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